Apprendre le Kitesurf en 4 jours, c'est possible ? – Coach Magazine France

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Peut-on apprendre le kitesurf et connaître le grand frisson de la vitesse tracté sur l’eau quand on n’a aucune expérience de la voile ou du moindre sport de glisse ? C’est ce qu’a tenté de savoir notre spécialiste vitesse lors d’un stage au Maroc avec Ride & Dream.

Apprendre le Kitesurf en 4 jours, c’est possible ?

« À peine suis-je descendu de l’avion à l’aéroport de Dakhla, au Maroc, que des bourrasques me poussent dans le dos, même en cette fin de soirée. Pas étonnant, dès lors que nous sommes dans l’un des spots de kite les plus réputés de la planète, à seulement quelques heures de vol de Paris. Un court transfert en bus, et me voilà installé à l’hôtel PK25. Situés en plein désert, les confortables bungalows nichés sur une petite colline offrent une vue imprenable sur la lagune qui sera mon terrain de jeu pendant les quatre prochains jours. Celle-ci semble avoir été conçue pour la pratique du kite, avec ses eaux peu profondes même à marée haute, un vent pratiquement constant ou presque (on y reviendra), et des températures agréables tout au long de l’année. D’ailleurs, étant du genre frileux, j’ai prévu une combinaison intégrale de 5 mm qui ne servira finalement à rien. Un shorty suffit, voire un short et une souris une fois qu’on maîtrise le kitesurf. Mais j’en suis encore très loin… »

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J1: les fondamentaux d’abord

« Après le petit déjeuner (et accessoirement, pour ceux qui le veulent, un échauffement possible durant un cours de Pilates), il est temps de choisir son équipement au centre de kite mitoyen à l’hôtel. Pratique. Pas besoin d’y connaître quoi que ce soit (ça tombe bien !), le personnel se charge de tout. Un casque, un gilet de flottaison et un baudrier plus tard, me voilà prêt à faire mes premiers pas en kite. Sans planche ? Eh oui, car, à défaut de glisser sur l’eau, la première journée se fera uniquement à pied, pour l’apprentissage des fondamentaux. L’heure est à la découverte des différents éléments, dont cette fameuse voile qu’il faut gonfler et coucher sur le sable mouillé, qui va aussi me permettre de la lester afin qu’elle ne s’envole pas. Patience encore quand il s’agit de démêler les lignes qui relient la barre à la voile. Mais dans l’ensemble, rien de bien sorcier, d’autant que Krys, mon coach Ride & Dream, veille au grain, prodiguant conseils et astuces qui ne seront pas de trop eut égard à la quantité d’informations qu’il faut ingurgiter en l’espace de cette seule première journée. Mais l’adrénaline est là, et il me tarde de lever la voile, surtout quand je vois les kiteurs alentour filer sur le plan d’eau. Y arriverai-je aussi un jour ? Pour le moment, je suis déjà bien content de pouvoir la faire décoller pour apprendre à maîtriser dans le vent. Si cela semble très facile quand Krys nous fait une démonstration, c’est déjà moins évident quand je dois simplement la garder stationnaire au-dessus de ma tête. Le doute s’installe… Je passe le reste de la journée à m’entraîner à monter la voile “à midi”, puis à la faire descendre doucement jusqu’à ce qu’elle vienne effleurer la surface de l’eau qui m’arrive juste à la taille, preuve que la lagune est également parfaitement adaptée aux débutants. En fin de journée, miracle, j’arrive enfin à maîtriser la voile et rentre à l’hôtel pour une session d’étirements, même s’il faut bien avouer que tout cela n’avait rien de bien physique, même pour quelqu’un qui manque d’entraînement. »

J2: et vogue la galère !

« Le même rituel recommence le lendemain : séance de Pilates avant le petit déjeuner, récupération de l’équipement et hop, dans la lagune. Cette fois, me voilà seul aux commandes pour préparer la voile et la barre. Toutes ces étapes sont d’un coup simples et évidentes, l’appréhension étant maintenant derrière moi. Plusieurs exercices sont au programme. D’abord, le contrôle de la voile en marchant, puis allongé dans l’eau. Rien de bien compliqué, mais les choses sérieuses commencent dès qu’il s’agit de se laisser tracter. Les déplacements en kitesurf se résument finalement à un seul mouvement que Krys va s’atteler à me rappeler toute la journée : tel un guidon de vélo, la barre reste toujours horizontale, et il suffit d’effectuer un mouvement de balancier pour générer de la puissance et la traction. Si la journée précédente n’avait rien d’éprouvante, c’est cette fois une autre histoire, le débutant que je suis ayant encore du mal à gérer la puissance du vent. La pause déjeuner au restaurant Talha Mar est à ce titre bienvenue pour recharger les batteries, tout en découvrant les huîtres locales et autres courbines – poissons – accompagnées de légumes grillés. De retour à l’eau, il est enfin temps de sortir la planche. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la galère commence vraiment. Pas facile d’enfiler les straps avec le baudrier et le gilet qui limitent les mouvements, tout en gardant bien sûr la voile à 12 heures. J’ai beau plier les genoux, pas moyen de glisser les deux pieds. L’envie d’abandonner m’effleure mais, à force d’insister, je suis enfin prêt à tenter une première sortie de l’eau. Essayant de suivre à la lettre les conseils de Krys, je génère alors de la puissance dans la voile, simplement en inclinant la barre à fond pour mettre les lignes sous tension. Malheureusement, pratiquement tous mes essais se soldent par un échec, et bientôt il est temps de rentrer… à regret. »

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J3: autant en emporte le vent

« Après deux jours de stage avec Ride & Dream, un constat s’impose : la progression est lente, mais certaine, et ce qui paraissait impossible la veille semble évident le lendemain. Ce qui se confirme en ce début de troisième journée : deux tentatives me suffisent pour me retrouver debout sur la planche et parcourir mes premiers mètres. Ô joie ! La suite de la matinée sera consacrée à aller de plus en plus loin en tirant “des bords”, comme on dit dans le jargon. Malheureusement, le vent tombe en début d’après-midi, m’obligeant à replier la voile, frustré. J’en profite pour visiter les environs, dont la fameuse “dune blanche”, une superbe dune en forme de croissant trônant au fond de la lagune, ou encore le souk de Dakhla. »

J4: mission accomplie

« Les choses ne s’arrangent malheureusement pas au matin de mon quatrième et dernier jour de stage. Pressé d’y retourner, je scrute les drapeaux, mais Krys me prévient : “Tu vas galérer.” Effectivement, malgré une grande voile de 12 mètres, difficile de prendre le peu de vent. L’exercice reste cependant intéressant pour maîtriser la voile malgré les trous d’air récurrents. Rendez-vous est pris l’après-midi pour notre dernière sortie. Et là, l’équipe de Ride & Dream de Raphaëlle nous a réservé une belle surprise : le vent est trop faible au sud de la lagune ? Qu’à cela ne tienne, nous embarquons tout le matériel dans des 4×4 et filons à la pointe au nord du lagon pour une descente en “down wind”. Plus besoin de se soucier de la direction du vent, qui s’est d’ailleurs levé pour l’occasion. Ni une ni deux, me voilà debout sur ma planche, glissant sous le vent, le sourire aux lèvres. Je file sur l’eau, acquérant de plus en plus de confiance en gérant mon équilibre, la voile et la vitesse, même si ma posture n’est pas aussi assurée que celle des pros qui naviguent alentour. Bon, on ne va pas se mentir, les gamelles sont aussi de la partie, mais l’essentiel est là, je m’amuse. Seul souci à déplorer, la planche m’échappe en plein milieu de la lagune, à marée haute, et la voile me traîne à l’opposé. Heureusement, un bateau d’assistance intervient rapidement, et me voilà reparti jusqu’à la plage de l’hôtel, qui ne m’a malheureusement jamais paru aussi proche. Souriant, je boucle ce stage avec le sentiment de la mission accomplie et rêve déjà de revenir pour apprendre à remonter le vent et, pourquoi pas, sauter au-dessus de l’eau. En tout cas, j’en veux encore ! »

Quel équipement pour bien débuter ?

Située sur la côte atlantique du Sahara occidental, au sud du Maroc, Dakhla affiche des températures relativement fraîches le soir, mais l’eau est agréable, même au début de l’automne. Un shorty suffit pour la pratique du kite, et tout l’équipement est fourni par Ride & Dream. Pensez aussi à la crème solaire, et à des lunettes de soleil munies d’un système d’attache pour ne pas les perdre en cas de chute. Autre accessoire très important, des chaussons qui protégeront vos pieds des coupures occasionnées par les très nombreux couteaux qui parsèment le sable de la lagune.

Du Kitesurf sur mesure

Ride & Dream organise des séjours de kitesurf sur mesure pour une clientèle individuelle ou des séminaires d’entreprise. Outre Dakhla, des camps sont aussi organisés tout au long de l’année au Brésil, à l’île Maurice et à Zanzibar. ridendream.com

Par Driss Abdi