Booba : Un esprit malsain dans un corps sain – Coach Magazine France

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Booba en concert au Zenith Paris-France-13/04/2013 /URMAN_1922.03/Credit:LIONEL URMAN/SIPA/1304131926

Booba, qui a sorti son nouvel album solo DUC, début 2015, n’est pas que le rappeur des clashs et des polémiques. C’est aussi un athlète accompli, doublé d’un chef d’entreprise. Le Duc de Boulogne, quoi qu’on en dise, leader du Rap Français a répondu à nos questions.

Vous pratiquez beaucoup d’activités sportives ?

Booba : « En ce moment, j’essaie de faire trois ou quatre séances de muscu par semaine et deux séances de boxe thaïe. La muscu, j’ai commencé en prison. En taule, il n’y a pas de programme. Tu fais des pompes, des tractions. Tu n’as accès à la salle qu’une fois ou deux par semaine. C’est là que j’y ai pris goût. »

Comment organisez-vous votre entraînement désormais ?

Booba : « J’ai un coach. Le lundi, on fait pecs, triceps et mollets, le mardi dos et biceps, le mercredi les jambes, le jeudi épaules et trapèzes. Et le vendredi, c’est séances de bras. Je ne fais pas beaucoup d’échauffement, cinq minutes maximum. Ensuite, les reps, entre huit et douze, avec peu de temps de repos. Dire combien je soulève, c’est en « pounds », alors je ne maîtrise pas.Ce que je sais,c’est qu’au développé couché, je peux aller jusqu’à 150 kg, sur deux ou trois reps. À la presse, je peux mettre beaucoup : 24 plaques de 45 pounds (20 kg environ). »

C’est important d’être « tanké » pour un rappeur ?

Booba : « Non! D’ailleurs, je ne suis pas énorme, je reste longiligne, je suis grand, je peux encore bouger. La muscu, c’est un vice. J’étais mince, voire maigre… Mais dès que tu as du résultat, tu ne veux pas perdre. Je ne cherche pas à être un bodybuildeur. Je voulais avoir un beau corps, bien sculpté, comme il faut. »

Mais vous êtes sportif depuis l’enfance…

Booba : « En athlé, j’étais doué! J’étais au Stade français, je faisais du cross, du sprint, du saut en hauteur et en longueur. J’étais bon sur les cross, type cross du Figaro. Quand j’ai arrêté, le prof a appelé ma mère pour lui demander que je revienne. »

Vous poursuivez les combats de boxe thaïe ? Vous en avez effectué deux…

Booba : « Je continue la boxe thaïe seulement à la salle. Avec le sparring-partner, j’aime bien me donner à fond, mais je n’aime pas me faire mettre à l’amende. Je ne fais plus de combat, je n’ai pas le temps. J’en ai fait deux,c’est bon. Le premier, n’importe quoi ! J’ai foncé tête baissée dès le gong et j’ai tapé jusqu’à ce que le combat s’arrête. Même quand je menais aux points, je n’avais pas la réflexion nécessaire pour reculer, souffler après un enchaînement, reprendre mon souffle, relancer un autre assaut, reculer. Je l’ai joué « bagarre de rue », j’ai gagné quand même. Pour le deuxième, j’ai fait un beau combat, j’ai réfléchi tactique. »

Vous avez lancé votre marque de sportswear Ünkut, votre parfum et votre site de découverte de nouveaux talents, OKLM. Un vrai businessman ?

Booba : « C’est une de mes plus grandes fiertés : employer des gens. Il y a des jeunes qui ont grandi dans le même quartier que moi et qui travaillent pour moi. Malgré toutes les conneries que je peux raconter dans mes chansons, ça, c’est l’exemple à suivre. Je ne suis pas un exemple à suivre dans mes paroles, mais en tant que businessman, je suis un exemple. Chez moi, il n’y a pas la même ambiance que dans les autres boîtes. »

« Je rigole avec les mecs qui bossent avec moi. Les diplômes, je m’en fous. Tant que les gens sont compétents, ils sont embauchés. C’est comme pour le sport : on s’en fout que tu aies un bac + 5 ou que tu sortes de BEP. Si tu cours vite sur 100mètres, tu es embauché ! »

Par Vincent Guillot