Interview de David Michigan, le chaman motivateur ! – Coach Magazine France

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© Jabiro Edison

D’origine amérindienne, celui qu’on surnomme le gourou, le mentor, ou encore le chaman motivateur se présente simplement comme un coach ayant pour mission d’aider les gens à « devenir eux-mêmes ». Neuf millions de personnes le suivent déjà sur Instagram. Rencontre avec l’homme qui pourrait changer votre vie. 

Avec son énorme barbe, son tatouage sur l’épaule et sa carrure impressionnate, David Michigan ne passe pas inaperçu dès qu’il entre dans une salle de sport, où il y a toujours un de ses nombreux adeptes, hommes comme femmes, pour le pointer du doigt ou le dévorer des yeux. Suivi par plus de 8 millions de personnes sur Instagram, David Michigan est sans doute l’entraîneur personnel et le préparateur physique le plus en vue sur les réseaux sociaux. Le plus inspirant aussi, au vue des photos et vidéos qu’il poste, en Patagonie, en Polynésie ou au Maroc, torse nu face aux élements – glace, eau, roche, sable- ou cerné de jolies filles en bikini.

Chaque angle est étudié, chaque pose travaillée, on sent que rien n’est laissé au hasard. Logique, car avant d’aider les gens à devenir eux-mêmes, il faut être en phase avec soi-même. La mission de David, telle qu’il la définit, est « d’aider le plus grand nombre de personnes possible en leur donnant le corps et l’esprit qu’elles désirent réellement, au plus profond de leur être ». Mission ou sacerdoce ? On ne parle pas ici de simple plan d’entraînement ou programme nutritionnel adapté à un objectif de remodelage de silhouette ou perte de poids, mais bien « de hisser son potentiel à un autre niveau en élargissant sa conscience et son esprit à la connexion musculaire », et ce grâce à de nombreuses idées et astuces énergétiques dont David a le secret.

« L’idée est de tirer parti de vos dons et de vos talents cachés au plus profond de vous, très proches de l’essence de ce que vous êtes vraiment, pour devenir une meilleure force de vie », explique David Michigan sur son site internet (davidmichigan.com). Cultiver une mentalité de croissance, pas pour devenir un nouveau vous, mais un vous meilleur. « En anticipant ce que vous voulez vraiment, vous aurez plus tôt ce que vous désirez vraiment. »

© Jabiro Edison

A quoi ressemblait l’enfance de David Michigan ?

Jusqu’à mes 20 ans, je ne sortais pas beaucoup et je passais mon temps à lire tout ce que je trouvais sur le développement personnel, le fitness, la nutrition, le mental, tout en faisant du sport tous les jours. J’étais très solitaire car je voulais vraiment me concentrer sur moi-même pour développer un maximum de capacités. J’ai toujours visé le long terme plutôt que les « récompenses » sur le court terme. Je voulais me développer à fond et être un expert tous les domaines qui m’intéressaient. Pour moi la vie est vraiment un marathon, pas un sprint, et le meilleur investissement que l’on peut faire, c’est d’investir en soi-même.

C’est un héritage familial ?

Ma mère, très sportive, m’a toujours encouragé à faire un maximum de sport (judo, football, musculation…) tandis que mon père était plus axé sur les techniques mentales (développement personnel, guérison…). Il m’a transmis inconsciemment une excellente confiance en moi. Je n’ai jamais rencontré à ce jour une personne ayant autant confiance en soi que mon père. Je ne l’ai jamais entendu se plaindre. Il en est de même pour ma mère, qui possède une très grande confiance en elle.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous tourner vers les autres ?

Mon désir d’aider profondément les autres vient du fait que je me suis vraiment toujours senti heureux. Je sais cela peut paraître bizarre pour certains, mais mes amis proches depuis l’enfance vous le confirmeront, je me suis toujours bien senti, peut importent les événements. En cherchant à analyser pourquoi je me sentais tout le temps heureux, je me suis rendu compte d’une chose extrêmement importante : le bonheur ne vient vraiment pas des conditions extérieures, mais de l’intérieur, de notre système de pensée. A l’époque je n’avais pas d’argent, pas un corps musclé, pas de véritables ressources… pourtant j’étais tout le temps heureux. J’ai passé mon temps à analyser pourquoi, pour que les gens puissent modéliser à leur tour ce système de pensée et trouver le bonheur.

Et vous en avez fait votre travail…

Plus qu’un travail, je considère que c’est ma véritable mission de vie : aider les gens à se sentir bien physiquement et mentalement, à contrôler leurs émotions, à être heureux. Je souhaite désormais au plus profond de moi-même aller encore plus loin, et partager ces secrets du bonheur à l’échelle mondiale, pour faire en sorte que les gens ressentent cet état de félicité profonde. Le décès de mon grand-père a aussi été un élément déclencheur sur ma mission de vie, car je l’adorais vraiment, et le voir partir aussi vite pour des problèmes de santé m’a fait encore plus prendre conscience de l’importance de la forme et du bien-être, et surtout réaliser qu’il faut vraiment profiter de la vie.

Faites-vous attention à la façon dont vous jugent les autres ?

La première étape pour vraiment devenir soi-même, est de totalement faire abstraction du jugement des autres et de se concentrer sur ce qui nous fait plaisir. Ne pas hésiter à entreprendre ce que l’on aime sans se préoccuper des critiques. Ne pas hésiter à créer un sentiment d’urgence dans votre vie et à vous concentrer sur vos rêves car personne ne va le faire pour vous, et vous ne voulez pas vous retrouver sur un lit d’hôpital rempli de regrets. Pour avoir discuté avec beaucoup de personnes âgées, la plupart m’ont dit qu’elles auraient aimé faire et entreprendre plus de choses et qu’elles n’auraient pas dû tant écouter l’avis des autres. Qu’elles auraient aimé refaire leur vie en faisant ce qu’elles désireraient vraiment faire. Et je trouve cela terrible, car le temps est notre ressource la plus précieuse, on ne pourra jamais le racheter.

Dans une société de course à l’argent et à la performance, peut-on réellement devenir soi-même ?

Même si la société est oppressante, je pense que nous vivons dans la plus belle ère de l’histoire de l’humanité car jamais l’homme n’a connu un tel confort de vie, malgré encore toutes les inégalités qui existent à l’échelle mondiale. Devenir soi-même n’a jamais été autant réalisable, avec toute la connaissance et l’abondance d’informations que l’on peut s’approprier gratuitement sur Internet. De plus, Il n’a jamais été aussi facile et accessible de pouvoir faire du sport dans de bonnes conditions et de bien pouvoir s’alimenter.

Plus de 7 millions d’abonnés sur Instagram. Comment expliquez-vous un tel succès ?

Je l’explique par 3 raisons majeures :

1 – Le fait d’avoir plus de 15 ans d’expérience dans le coaching et de très bien comprendre les comportements humains. Les réseaux sociaux ont juste été un effet de levier à mon travail originel et ont amplifié mes résultats.

2 – Le fait d’avoir un positionnement unique : celui de combiner l’esprit avec le physique. Beaucoup de gens sont experts dans ces domaines respectifs, mais très rares sont ceux qui sont experts dans les deux, et encore plus rares ceux qui les combinent véritablement pour que les deux interagissent en harmonie.

3 – Le fait de m’être associé au réalisateur Jim Winter, qui est un véritable génie dans la réalisation de vidéos. On a réalisé près de 70 vidéos artistiques en moins de un an, on a réussi à avoir une dimension ultra visuelle et attrayante à l’échelle internationale.

© Jim Winter

Maîtriser l’image est donc une des clés de la notoriété ?

Oui, l’aspect visuel est nécessaire aujourd’hui, car les gens ont tendance à « zapper » extrêmement vite sur les réseaux sociaux. La technologie est sans pitié : soit on la suit et on s’adapte, soit on est mis de côté. Avec toutes les stimulations visuelles qui existent, il est très difficile de réussir si vous ne soutenez pas vos idées avec une réalisation visuelle très forte et impactante. Avec mon physique unique et intrigant, et il faut le dire grâce à l’appui de certains offices de tourisme (Polynésie, Argentine, Maroc…), Jim Winter a réussi à créer un véritable environnement visuel alléchant permettant de créer de très fortes émotions. Sans lui je ne serais pas arrivé là où j’en suis, et surtout aussi vite.

Certains de vos « adeptes » parlent de vous comme d’un « chaman motivateur »… Ressentez-vous une responsabilité ?

Certaines personnes me considèrent en effet vraiment comme un chaman ou gourou, mais beaucoup plus dans les pays étrangers, comme lors de mon voyage en Inde. La responsabilité est énorme, surtout avec l’impact instantané des réseaux sociaux, c’est pour cela que je fais très attention à ce que je dis en conversation individuelle. Aujourd’hui, les gens me contactent du monde entier (dans plus de 170 pays, NDLR) et je donne mon maximum pour les encourager à réaliser leurs rêves en utilisant tous les moyens possibles pour y arriver.

Avez-vous déjà « déçu » des gens ? Echoué à les révéler ?

En général je déçois rarement les gens car j’ai aujourd’hui beaucoup d’expérience et parce que dès le début je leur demande précisément ce qu’ils désirent réellement dans leur vie, et je n’hésite pas à ne pas travailler avec eux si je ressens que leurs objectifs ne correspondent pas à ce que je peux leur proposer. Maintenant, je pense que l’on ne peut pas aider tout le monde, que certaines personnes ne sont tout simplement pas prêtes ou qu’elles désirent en réalité d’autres choses, et il ne faut pas hésiter à être clair dès le départ et à bien sélectionner.

Vous avez mis au point une méthode pour perdre du poids. Bien-être et perte de poids sont obligatoirement liés, ou est-ce juste parce que la demande était forte ?

Ils ne sont pas obligatoirement liés, mais il faut toujours faire attention à sa santé et protéger son corps pour bien vieillir avec les années qui passent. Passée la soixantaine, si vous ne conservez pas une activité physique régulière couplée avec une bonne nutrition, votre corps pourrait très vite se dégrader car il ne récupère plus de la même façon que lorsque vous avez 20 ans. Ma méthode découle du fait qu’il faut toujours considérer à la fois son esprit et son corps comme quelque chose de précieux, comme votre propre sanctuaire. Parce que l’esprit travaille toujours avec le corps. Toujours. On ne peut pas y échapper. Vous pouvez posséder l’esprit le plus aiguisé, vous n’irez pas très loin si vous n’êtes pas en grande forme physique. Et vice-versa.

© Jim Winter

En quoi votre méthode de perte de poids diffère-t-elle de celles, innombrables, d’autres coachs ?

Ma méthode de perte de poids est 100% unique car elle incorpore la dimension de l’esprit et n’insiste pas uniquement sur le corps. Si les personnes échouent à perdre du poids ou en reprennent subitement après en avoir perdu, ce n’est pas généralement parce qu’elles ne possèdent pas un régime efficace, mais c’est parce qu’elles ont un problème avec leur inconscient, qui fait qu’elles se lèvent la nuit pour manger du chocolat, qu’elles grignotent quand elles sont stressées, qu’elles n’arrivent pas à se passer du sucre… Tous ces blocages émotionnels sont indépendants de leur volonté et avec des méthodes telles que l’autohypnose, que j’enseigne pour perdre du poids, nous pouvons y remédier.

Vous couplez le concept de « devenez vous-même », qui est le thème central de votre philosophie de vie, avec le thème des « voyages ». Faut-il forcément voyager pour devenir soi-même ?

Je pense que « changer d’environnement » est une des meilleures techniques pour devenir soi-même, car l’environnement nous conditionne en permanence. Si vous passez du temps uniquement avec des personnes négatives, vous allez avoir tendance à avoir des pensées négatives. Si vous passez beaucoup de temps avec des personnes sportives et qui ont une bonne nutrition, vous allez avoir plus de motivation à faire du sport et à mieux manger, car nous sommes généralement la moyenne des 4 ou 5 personnes avec lesquelles nous passons le plus de temps. Les voyages permettent de changer d’environnement et de se trouver en dehors de sa zone de confort. L’esprit et le corps vont trouver de nouvelles ressources et vont surtout se connecter à l’essentiel.

Le voyage offre certes une coupure, une possibilité d’échapper momentanément à un système, mais comment ne pas replonger au retour ?

Pour ne pas replonger au retour, il est nécessaire de se faire un système d’ancrage lors de votre voyage. Je vous explique : l’ancrage consiste à associer un état émotionnel positif à un moment précis. Imaginons par exemple que vous êtes en voyage, en train d’être face à la mer, en ressentant la chaleur du soleil caressant votre peau et en écoutant le bruit reposant des vagues. A ce moment précis, vous pouvez fermer vos yeux, mettre votre main gauche sur votre ventre, et vous faire la promesse que vous allez par exemple vous mettre au sport en rentrant de voyage. Ressentez uniquement du bonheur et toute autre émotion positive. Puis quand vous allez rentrer chez vous, dès que vous avez une perte de motivation, repensez à votre voyage initiatique en réactivant votre ancrage. C’est une des meilleures techniques que vous puissiez réaliser, si vous désirez conserver un fort état émotionnel.

On vous a vu en Argentine, en Polynésie, au Maroc, dans des destinations de rêve. Mais pour ceux qui n’ont pas les moyens de ces voyages, quelle alternative ?

Pour ceux qui n’ont pas encore la possibilité d’aller voyager, vous avez 3 principales alternatives. La première est d’aller dans un endroit « ressourçant » près de chez soi, qui vous permet de vous changer les idées et de vous retrouver face à vous-même. Une forêt, par exemple. La deuxième méthode fait appel au fait de voyager à moindre coût. Avec les compagnies aériennes low cost, on peut désormais facilement voyager dans un pays européen avec de tout petits budgets, et même aller découvrir des endroits dépaysants, comme l’Irlande. La troisième méthode consiste à voyager dans son esprit. Cela pourrait faire rire au départ et sembler être un concept réducteur, mais votre esprit ne fait pas la différence entre ce que vous imaginez et la réalité. Lorsqu’une personne regarde un film d’horreur, elle a souvent très peur et peut même avoir l’impression de mourir dans le film. Pourtant, pourquoi avoir peur alors qu’il s’agit d’un film et que la personne est en totale sécurité, bien installée devant son écran ? L’esprit ne fait pas la différence entre l’imagination et la réalité. Pareil lorsque vous faites un rêve intense, vous vous réveillez et vous êtes encore empli de pleins d’émotions fortes. Je pratique cette méthode d’autohypnose en permanence, et je vous la recommande : choisissez un endroit et vivez les expériences que vous désirez vivre dans votre esprit.

Concrètement, comment David Michigan aide quelqu’un à « devenir lui-même » ? Comment se passe un coaching, entre la première prise de contact et la mise en place du coaching en lui-même ?

Généralement, les gens me contactent soit par message privé sur Instagram, Facebook… ou par email. Je prends le temps de vraiment répondre à tout le monde car j’aime être très proche de ma communauté, surtout en discussion 1-to-1, même si cela peut me prendre plusieurs heures par jour. Ensuite, je souhaite directement connaître les objectifs de la personne, car si cela se trouve, mon coaching ne sera pas forcément adapté à ce que recherche la personne, et je préfère alors être clair dès le départ et ne pas travailler avec elle. J’envoie par la suite un questionnaire pour mieux connaître la personne, et une fois ce dernier rempli, je lui fais une proposition de coaching selon ses besoins. Je travaille principalement par mail avec mes clients, mais je propose également des sessions par skype en privé, où les gens peuvent discuter avec moi partout dans le monde.

© Jim Winter

Comment évaluez-vous les progrès ?

Tout d’abord, avant d’évaluer tout progrès, il est important de connaître très précisément quels sont les objectifs de la personne coachée. Désire-t-elle perdre 5 kilos ? 10 kilos ? Se sentir mieux dans son corps ? Avoir plus de motivation ? Tout cela en même temps ? Une fois les objectifs établis, pour évaluer les progrès, le plus important est de bien connaître quel est le « point de départ » de la personne. Il faut une référence précise sur laquelle on va se baser pour observer les changements. J’aime bien laisser 3 semaines avant d’évaluer les progrès, qui correspond au temps moyen pour que les changements inconscients (habitudes, nouveau rythme de vie…) se mettent en place. Ensuite, nous allons faire une nouvelle évaluation et effectuer les ajustements adéquats pour instaurer les nouvelles étapes, comme par exemple la stabilisation du programme alimentaire, ou un changement de programme d’entraînement physique…

Vos coachings ont-ils une fin ? Comment sait-on qu’on est « devenu soi-même » ?

Je considère que la recherche de « soi-même » est une recherche constante et permanente. Mes coachings sont surtout là pour aider à « débloquer » une personne, pour lui faire passer un palier. Je suis adepte du fait qu’il vaut mieux apprendre à une personne à pêcher que de lui donner un poisson, alors plutôt que de donner de simples techniques, je fais toujours en sorte de montrer « la source ». On devient « soi-même » lorsque l’on est complètement à l’aise dans son esprit et dans son corps, peu importe les situations extérieures. La personne possède alors son esprit conscient aligné avec son esprit inconscient et s’accepte totalement sans se mentir à elle-même. Beaucoup de gens mettent leurs vrais désirs de côté par peur d’être jugés par autrui, et généralement de véritables frustrations naissent en elles, qui impactent leur niveau de stress et de bien-être général. C’est cela que je cherche à débloquer.

Il y a quelques mois, nous vous avions rencontré pour parler de la puissance de la visualisation dans la musculation. Continuez-vous de faire du coaching purement physique ?

Oui, mais j’en fais de moins en moins car je préfère insister sur les secrets de l’esprit pour les démocratiser au maximum afin d’apporter un plus grand effet de levier. Savez-vous que les équipes professionnelles de basket-ball aux Etats-Unis incluent désormais des préparateurs mentaux ? Après de nombreuses expériences, on s’est rendu rendu compte par exemple que l’entrainement mental sur les lancers francs était aussi important que l’entraînement physique. Pour avoir les meilleurs résultats possibles, le mieux est de combiner l’entraînement mental avec l’entraînement physique. Je me sens vraiment impliqué par cette mission de vie.