Christophe Dominici au Tournoi des Six Stations : « Ça va se jouer au mental » – Coach Magazine France

0
179

Jusqu’au 21 février, les Alpes accueillent la 4e édition du tournoi des six stations : il oppose six grandes stations de ski de Savoie et de Haute-Savoie dans des matchs de rugby sur neige avec une avalanche de grands noms du ballon ovale : Marc Lièvremont, Serge Betsen, Christian Califano, Colin Charvis, Simon Shaw Christophe Dominici ou Olivier Magne… 24 joueurs internationaux de rugby vont coacher et intégrer des équipes d’amateurs pour tenter de faire gagner le précieux trophée à leur équipe !

Le tout chapeauté avec brio par Yann Delaigue, ancien international de rugby, qui a eu l’idée, en 2012, d’allier montagne et ballon ovale pour créer un sport insolite et partager des moments forts. Naturel donc qu’Orangina s’associe à l’événement pour faire pétiller l’état d’esprit de ce tournoi avec son slogan « shake the world » : quoi de plus secoué que de détourner le rugby en jouant sur la neige ? Mêlées insolites et séquences cultes seront au programme de cette semaine complètement givrée !

Découvrez la vidéo teasing de l’événement :

Portant une nouvelle fois les couleurs de Saint-Gervais, Christophe Dominici est bien déterminé à détrôner Marc Lièvremont, capitaine de l’équipe des Ménuires nous a confié ses secrets forme. 

Es-tu prêt à chausser les crampons pour le Tournoi des Six Stations ?

J’ai un niveau de forme correct. Il faudrait que je me prépare mais j’arrive de quinze jours en Asie, j’ai fait quelques footing là-bas mais je ne suis plus un sportif de haut niveau. Je ne fait plus ça sept ou huit heures de sport par jour.

Quel type d’entrainement faut-il pour affronter l’altitude ?

La musculation est nécessaire aujourd’hui en rugby, parce qu’il y a beaucoup d’impacts : le gainage haut du corps et bas du corps est important pour les abdos et les lombaires. C’est du petit terrain donc il faut être explosif et vif, ça se joue sur les 3-4 premiers mètres. Plus on est lourd plus c’est compliqué car la neige est comme le sable. Donc autant dire qu’arriver avec une surcharge pondérale est déconseillée !

« L’intégration en altitude est assez surprenante. On est vite essoufflé. »

Quelle sera la plus grande difficulté de ce tournoi sur neige ?

Tenir les deux fois sept minutes en altitude par ce que les pulsations montent très haut, les poumons brulent. Le rugby se joue au mental mais en altitude encore plus. Par rapport à un match en plaine c’est très difficile. Au début c’est terrible, il faut que les poumons s’habituent, il y a un temps d’adaptation.  L’intégration en altitude est assez surprenante. On est vite essoufflé. Surtout, on joue à des horaires où il fait extrêmement froid : -10, -15 degrés. Et comme on se met des beaux tampons et que ça joue, bien qu’on soit tous vieux, il faut être très vite dans le vif du sujet !

Vas-tu profiter du tournoi pour descendre quelques pistes ?

On va skier le matin. L’après-midi, c’est challenge : ski, luge… Ensuite on joue au rugby le soir et on essaye de faire la 3e mi-temps !

Tu as pris ta retraite des terrains de rugby. Est-ce que tu en as profité pour tester d’autres sports ?

J’ai fait le marathon de Paris mais je me suis dit : à quoi ça sert de courir pour arriver dans les derniers ? La vraie difficulté est là : quand on a joué à haut niveau et qu’on est un compétiteur, on fait un sport pour gagner. L’important est de participer ? On laisse la philosophie aux enfants. Quand on est éduqué pour gagner on s’aperçoit que le second n’existe pas, le troisième n’en parlons pas, alors le 3000 e du marathon… ça ne m’intéresse pas. Sinon j’aime bien m’amuser au foot, au squash, la pétanque… Des sports ludiques. Aujourd’hui je fais plus du sport pour m’amuser.

« Si la tête ne donne pas la première impulsion, tu peux être le joueur le plus costaud du monde, ça ne changera rien. »

Tu as dit en interview que tu n’étais pas très costaud mais très explosif et déterminé. Est-ce que c’est toujours le cas et est-ce que ça va te permettre de gagner contre Lièvremont ?

Je suis petit et explosif. Comparé aux gabarits du sud qui font 110 kilos, j’ai toujours joué entre 82 et 85 kilos. Mais je pense que la tête fait beaucoup. C’est elle qui donne l’information d’y aller ou de ne pas y aller. Si la tête ne donne pas la première impulsion, tu peux être le joueur le plus costaud du monde et passer des heures en salle de muscu, ça ne changera rien. Le mental et l’énergie, la force et le cœur, c’est quelque chose de très important.

Tu es amateur des 3e mi-temps. Est-ce qu’avant les matchs tu comptes suivre un régime particulier pour te remettre en forme ?

Là, je n’ai plus aucune restriction ! Je me suis restreint pendant des années donc pendant la semaine, c’est lâchage complet ! Par contre, avant les matchs, je fais attention lors du déjeuner du midi, de ne pas manger trop gras. Et la 3e mi-temps, on ouvre les robinets !

Quel est ton secret forme ?

Le sans gluten, je pense y venir. C’est nécessaire. Je crois qu’on a beaucoup de problème gastrique et de digestion à cause du gluten. C’est quelque chose que j’essaye de limiter dans mon alimentation. Je bois aussi beaucoup d’eau : c’est le secret. On est fait à 85% d’eau donc boire beaucoup résout beaucoup de problème.

par Carole Bilien