La politique sportive des candidats – Coach Magazine France

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presidentielle-sport-4383130 Photos Getty / Facebook officiel

Alors que le premier tour arrive à grand pas, nous avons décidé de revenir sur les propositions des candidats à la présidentielle concernant le sport

Il y a quelques semaines, les six « grands » candidats de l’élection présidentielle étaient venus parler de sport au micro de Jacques Vendroux, directeur des sports sur Radio France. Retour sur leurs programmes sportifs.

Benoit Hamon, le sportif

Celui que se rêvait en tant que capitaine du XV de France affirme soutenir la candidature de Paris pour les jeux Olympique de 2024. Benoit Hamon pense qu’un tel événement permettrait la construction ou l’amélioration d’infrastructure qui « profiteraient à tous« . Il déclare : « Je soutiendrai avec toute mon énergie les JO 2024 car je pense que c’est non seulement un beau projet pour Paris, mais aussi un beau projet pour la France« .

Ce grand passionné de sport souhaite mettre en place un plan sport-santé s’il est élu. Il affirme que « la pratique d’une activité sportive même légère évite les maladies chroniques« . Il estime même qu’ »il devrait y avoir une préconisation par les médecins d’une activité physique pour éviter de tomber malade« . Avec son plan sport-santé, le candidat PS souhaite « que le sport puisse être remboursé par la sécurité sociale quand un médecin considère que pour éviter certaines maladies chroniques, certains diabètes, certains cancers, l’activité physique est jugée comme un moyen de prévenir ces maladies« , jugeant « qu’au passage cela évitera d’être malade et que cela coûtera moins cher à la sécurité sociale » .

Emmanuel Macron, le bon supporter

Le jeune candidat n’a pas l’intention de faire passer le sport à la trappe. Au sujet des JO de 2024, le leader du parti « En Marche ! » a annoncé son soutien à la candidature de Paris : « On a toutes les armes pour être le fer de lance et porter cette candidature« . Le candidat se dit prêt à pousser la France à organiser des grands événements comme la Coupe du monde de rugby en 2023. Le supporter de l’Olympique de Marseille affirme que la France « sait organiser, (on) a des bonnes équipes, des athlètes de haut niveau, et un engouement national. »

Emmanuel Macron souhaite continuer à améliorer les équipements et infrastructures des clubs de taille moyenne. Il veut aussi mettre en place une reconversion pour les sportifs de haut niveau « Un sportif de haut niveau c’est quelqu’un qui a un mental et un physique hors du commun. Ce qui est dommage, c’est qu’on ne s’occupe pas assez de l’après. Je souhaite qu’on puisse mieux structurer pour leur permettre une conversion. Dans l’entreprise, dans l’associatif, dans la politique ils peuvent apporter beaucoup. »

Au sujet du sport amateur, cet adepte de tennis et de cyclisme estime que « c’est la vitalité de notre sport« . Le candidat souhaite que le sport soit d’avantage mis en avant au sein de la scolarité : « on est avec d’autres, on partage une passion, le plaisir d’être ensemble, ça éduque, on apprend le respect des règles, des horaires, une discipline. Ce sont des petits rites qui structurent. »

Jean-Luc Mélenchon, le réfractaire

Le candidat de la « France Insoumise » a annoncé qu’il était hostile à la candidature de Paris pour les JO de 2024 : »Je n’y suis pas favorable. Les Jeux Olympiques contemporains sont une énorme machine à sous qui, en général, détruisent beaucoup autour d’eux. » Jean-Luc Mélenchon argumente ses propos en faisant référence aux JO d’Athènes et de Rio : « À chaque fois ce sont des installations qui pourrissent sur pied et dont on ne se sert plus après. Elles laissent des villes ou des États très endettés. Je ne prétends pas avoir raison contre tout le monde, c’est mon raisonnement, ma manière de voir cette affaire ! »

Selon le candidat, « le sport est malade en France. Il est malade de l’argent !« . Il affirme que « les structures du sport étaient une bonne vitrine de ce qu’était notre pays il y a encore peu : beaucoup d’infrastructures publiques, mises au service d’un public nombreux (…) Et puis l’argent et la finance sont entrés là-dedans et on arrive à ces situations grotesques où l’on se vend des joueurs de football à des sommes absolument inouïes, où des clubs sont cotés en bourse…« . Celui qui veut « définanciariser » souhaite « prendre toutes sortes de mesures ». «  Je ne vois pas de raison à ce que la cotation en bourse continue et je suis absolument hostile à ce marché invraisemblable de sportifs !« .

Nicolas Dupont-Aignan, l’engagé

Nicolas Dupont-Aignan soutient catégoriquement la France pour les JO de 2024 : « Je suis à fond pour ! J’en ai rêvé à plusieurs reprises, on a loupé beaucoup d’occasions (…) Toute la France doit être derrière car les Jeux Olympiques c’est la France ! C’est Pierre de Coubertin. C’est le plus gros événement mondial, c’est important économiquement… Je suis fier de mon pays et je veux le projeter dans le 21ème siècle ! Quand on veut que la France soit au top, on fonce ! On se serre les coudes et on y va !« .

Selon Nicolas Dupont-Aignan, le système éducatif a délaissé le sport. Il estime que le sport est « important pour le moral, pour la vie de ces jeunes ! ». Le candidat de « Debout la France » constate « qu’il y a une inégalité considérable » dans les structures. Le maire de Yerres a créé des mesures dans sa ville pour que tout le monde ait accès au sport « J’ai été un peu casse-pieds avec les clubs de sport, je leur ai dit que j’allais leur offrir de beaux équipements, faire un super boulot d’investissement mais que je voulais en contrepartie qu’ils ouvrent l’accès à la jeunesse, l’accès social !« .

François Fillon, le compétiteur

Amateur d’alpinisme, de ski, de vélo et de course automobile, le candidat du parti Les Républicains dévoile son programme sportif. Au sujet des JO, François Fillon affirme que « cest le moment pour la France et pour Paris de recevoir les JO (…) Je suis à fond pour ! ». Celui qui était premier ministre lors de la dernière candidature de la France pour les Jeux Olympiques estime que  l’ »on a un savoir-faire, on a des services publics, les structures administratives pour faire en sorte que tout cela fonctionne : on est un pays idéal pour organiser de grands rendez-vous sportifs ! Il faut simplement qu’ils soient compatibles avec deux choses : le développement durable, il ne faut pas faire les choses comme on l’a vu à Sotchi ou au Brésil, qui sont des investissements perdus. La deuxième chose : faire en sorte que la population y soit associée, ne se sente pas rejetée. »

S’il est élu, le candidat veut que les cours de sports soient « moins scolaire« . « Si on veut vraiment que le sport rentre à l’école et à l’université, il faut y faire rentrer les clubs et associations et permettre aux jeunes de faire le sport qu’ils ont envie de faire, dans les mêmes conditions qu’un sport que l’on pratiquerait de manière volontaire ». 

Marine Le Pen, la traditionnelle

Concernant les jeux Olympiques 2024, Marine Le Pen, se dit « tout à fait d’accord pour l’organisation de ces JO « . Elle montre cependant de la réserve face au slogan en anglais « Made for sharing » qu’elle trouve « délirant et de soumission culturelle au monde anglo-saxon ». 

Amoureuse de voile et d’équitation, Marine Le Pen déclare « que les subventions accordées par les collectivités baissent, laissant bon nombre de clubs amateurs en difficulté financière. » La candidate du Front National affirme que cela empêche ces structures de répondre « à la demande de nos concitoyens. Le sport est pourtant un élément très important d’équilibre dans la vie personnelle. »

Que doit-on retenir ?

Les candidats veulent rétablir un ministère de la Jeunesse et des sport et les 3/4 sont plutôt favorables à l’accueil des jeux Olympiques en 2024. Le premier tour de la présidentielle aura lieu le dimanche 23 avril.