Nimai Delgado: le bodybuilder végan – Coach Magazine France

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NIMAI DELGADO, bodybuilder végan et pro IFBB, est la preuve vivante qu’il est possible de se construire un physique de champion sans consommer de produits animaux. Voici comment il s’est sculpté un corps de gagnant à base d’aliments végétaux.

Nimai Delgado: le bodybuilder végan

NIMAI (ça se prononce ni-maï) DELGADO n’a jamais mangé de viande. Jamais. Pas une côtelette, pas une tranche de jambon, pas une aile de poulet, rien. Il a grandi dans une famille végétarienne d’hindous pratiquants vivant dans un temple dans le sud de l’État du Mississippi. À 28 ans, il est resté végétarien tout au long de ses études d’ingénieur, et même quand il s’est installé à Bakersfield, en Californie, où il réside actuellement. Il y a trois ans, il est devenu végan. Autrement dit, il ne consomme ni fromage, ni lait, ni poisson, ni œufs.

C’est important quand on connaît son hobby. C’est un bodybuilder à succès de 79 kg qui participe aux concours IFBB en catégorie Men’s Physique. Cela montre donc bien qu’il est parfaitement possible de construire de la masse de qualité sans protéines tirées de la viande et des produits laitiers. Et il a bien l’intention de changer la perception du public quant aux possibilités qu’offre le véganisme.

« Tout le monde croit qu’il est impossible de bâtir du muscle sans protéines tirées de la viande, dit-il. Quand les gens réalisent que j’ai gagné un titre toutes catégories sans jamais manger de viande, rien qu’en consommant des produits végétaux, ils me posent toutes sortes de questions. »

Nimai Delgado a gagné sa carte pro au NPC USA Championships 2016 à Las Vegas. Il a récemment participé à l’Arnold Sports Festival en catégorie Men’s Physique, mais il n’a fini que onzième. Pourtant, il est déterminé à grimper au classement et à se faire connaître. Il veut entrer dans l’histoire. « Je suis le seul professionnel de l’IFBB végan, dit-il. J’ai l’intention de participer à deux ou trois concours de plus cette année, puis j’espère devenir le premier végan à monter sur la scène d’Olympia. C’est mon objectif ultime. »

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Une première dans l’histoire du Bodybuilding

La liste des bodybuilders végétariens de l’IFBB est courte. Bill Pearl, l’une des grandes légendes des années 50 et 60, est devenu lacto-ovo-végétarien (autrement dit, quelqu’un qui ne mange pas de viande, mais qui consomme des produits laitiers et des œufs) au début de sa carrière. Andreas Cahling, champion du concours IFBB Mr. International en 1980, était aussi végétarien, tout comme feu Jim Morris, vainqueur du Masters Olympia en 1996 (catégorie + de 60 ans). Cependant, ni l’un, ni l’autre n’avait été végétarien depuis la naissance.

« Normalement, quand les bodybuilders adoptent le végétarisme ou le véganisme, on dit qu’ils ont déjà bâti leurs muscles à l’aide de protéines animales et qu’ils se contentent de les entretenir, dit Nimai Delgado. Moi, en revanche, je n’ai jamais mangé de viande. Cela prouve donc bien qu’on peut bâtir du muscle en ne consommant que des plantes. »

Alors que les pros du fitness sont plus ouverts aux sources de protéines végétales (comme les protéines de pois, de soja ou de quinoa) que leurs prédécesseurs, il reste difficile de convaincre les athlètes, et en particulier les bodybuilders, d’adopter un régime végan strict. De plus, certains végans militants diffusent des messages hostiles aux carnivores qui peuvent avoir l’effet inverse sur les personnes qu’ils cherchent à convaincre.

Nimai Delgado adopte une approche différente. Alors qu’il a choisi le véganisme en partie pour des raisons éthiques, il est aussi convaincu qu’en évitant tous les produits animaux, on améliore sa santé générale et son intégrité physique. « Dès que je suis devenu végan, j’ai senti une différence énorme au niveau de ma récupération et de mon énergie, dit-il. À présent, je souffre moins d’inflammation et de courbatures musculaires ; ma santé générale est meilleure. Je n’ai jamais regretté ma décision. » Il reconnaît qu’il peut être difficile d’adopter le régime végan quand on a consommé de la viande et des produits laitiers toute sa vie. « Beaucoup de gens sont intéressés par le véganisme, mais ils ne savent pas par où commencer, dit-il. Ils ne savent pas comment structurer un plan repas. La plupart du temps, ils essaient de manger végan un jour ou deux, puis ils deviennent frustrés et ils abandonnent. »

Afin d’aider les athlètes à concevoir un plan repas végan, Nimai Delgado offre des recettes sur l’un de ses comptes Instagram (@veganbody buildingfood). Il a aussi rassemblé une équipe de docteurs et de diététiciens pour créer veganfitness.com, ressource centralisée qui s’adresse aux athlètes désireux de devenir végétariens ou végans.

« Mon objectif principal, c’est de diffuser le message auprès des non-végans pour leur ouvrir l’esprit à ce sujet », dit-il. Son succès sur les scènes de l’IFBB est un élément essentiel de sa campagne visant à sensibiliser les athlètes du monde entier au mode de vie végan. Il est réaliste. Il ne pense pas avoir actuellement le niveau pour gagner Olympia, mais il est déterminé à y parvenir.

« Mon objectif premier, c’est la qualification à Olympia, dit-il. Devenir le premier végan à me qualifier pour Olympia et à devenir l’un des 30 meilleurs athlètes au monde, ça me donnerait l’impression d’être le premier homme à marcher sur la lune. Cela ouvrirait tellement de portes. »

Pour en savoir plus sur Nimai Delgado, suivez-le sur Instagram.

Pour un complément d’information sur le mode de vie végan pour les athlètes, allez sur veganfitness.com.