Devenir Daredevil en un mois – par Charlie Cox – Coach Magazine France

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Daredevil est de retour. Sur Netflix, les aventures du superhéros aveugle constituent une série à la fois sombre et musclée dans laquelle brille Charlie Cox, casté à seulement quatre semaines du début du tournage. Pour être prêt, l’acteur britannique, sportif mais étranger au fitness, a dû relever cet incroyable défi : devenir Daredevil en un mois.

Vous avez démarré votre entraînement à quatre semaines du début du tournage! Comment avez-vous envisagé ce défi?

À partir du moment où j’ai été casté peu de temps avant le début du tournage, la production savait qu’elle allait devoir être patiente. Ils m’avaient vu, connaissaient ma taille et mes mensurations. De mon côté, je savais que j’allais avoir plein de travail. Mais ce qui me donnait confiance, c’est que Daredevil n’est pas un héros avec une force incroyable ou des super pouvoirs. Il était donc raisonnable d’imaginer que, contrairement à Superman ou Captain America, qui sont ultra baraqués, il puisse avoir un physique davantage à la Bruce Lee. C’est ce que j’ai visé : un travail à la Bruce Lee. Ce qui implique cependant un gros boulot.

Comment s’est déroulée cette préparation intense ?

Physiquement, j’avais deux entraînements par jour et deux coachs; l’un pour la musculation, l’autre pour les arts martiaux. Sur la muscu, avec Rob Severiano à New York, c’était excellent : jamais un seul entraînement n’a ressemblé à un autre. Chaque jour était différent. Bien sûr, on utilisait régulièrement  les mêmes machines, mais la consigne différait toujours. Il me donnait des programmes, il était très à l’écoute de mon ressenti, de mes progrès. C’est toujours plus aisé avec un coach et puis, c’est comme la nourriture : c’est plus facile quand tu as un contrat à respecter. J’ai eu plus de mal à maintenir l’entraînement une fois le tournage fini. Mais maintenant que je sais qu’il y a une saison 2 programmée, il faut que je retrouve cette énergie.

Comment avez-vous géré la pression due à cette deadline de quatre semaines?

Je n’avais que quatre semaines pour me préparer avant le début du tournage, mais j’ai continué les entraînements pendant toute la durée de la saison, c’est-à-dire plus de six mois. J’avais un avantage : la série démarre au moment où Matt Murdock devient Daredevil. L’intrigue suit son « entrée » dans le personnage. Lui aussi s’entraîne dur, donc il était tout à fait compréhensible de voir le héros devenir de plus en plus costaud au fur et à mesure des épisodes. À la fin de l’épisode 10, j’étais beaucoup plus balaise qu’au début des tournages.

À quel point était-ce difficile?

Les premières sessions étaient vraiment très douloureuses. Je me sentais même parfois malade. Je n’étais pas habitué à user mon corps de cette façon. Le plus bizarre dans le fait d’avoir à développer des muscles, c’est que parfois tu dois soulever un certain poids, mais tu ne le fais pas toujours de la bonne façon. Tu compenses et tu finis par choper des douleurs. J’ai des épaules naturellement fortes, donc elles pouvaient supporter des poids qui, par contre, ne convenaient pas à mes pectoraux. Tout cela te force à apprendre à écouter ton corps, à comprendre la façon dont il fonctionne et à saisir la meilleure manière de t’entraîner et d’effectuer les exercices.

Vous avez pu garder du temps pour la récupération?

Je me suis contenté de suivre à la lettre les consignes du coach. Je me suis dit : il est bon, il fait ça depuis longtemps, il a travaillé avec de grands acteurs. Il a été très clair avec moi sur les conseils. Il m’a ordonné de voir un kiné deux fois par semaine pour qu’il me masse et que mon corps s’adapte au mieux aux entraînements. À la fin de chaque session, nous avions une longue période d’étirements. Que j’accomplissais aussi de mon côté à la fin des séances d’arts martiaux. Je devais éviter toutes les erreurs classiques du gars qui veut se muscler trop vite. Il fallait aussi prendre en compte les jours de repos. Beaucoup de coachs disent que tu te muscles davantage les jours off, mais quand tu n’as que quatre semaines, tu ne peux pas prendre vraiment de jours off.

Les studios suivaient votre progression?

Nous avons beaucoup discuté ensemble. Le coach a lui-même beaucoup échangé avec les studios Marvel pour savoir clairement quelles étaient leurs attentes. Nous avons précisé les buts à suivre, nous avons pris des photos de moi au début, puis d’autres au fur et à mesure. Et nous avons partagé tout cela avec la production pour qu’elle puisse bien vérifier que nous étions tous sur la bonne route.

Vous étiez un habitué de ce genre de travail?

Pas du tout. Au début, j’ai dû demander au coach à quoi servait telle ou telle machine. Je ne savais pas laquelle servait au dos et quelle autre aux biceps. Surtout que certaines ont une fonction première et une seconde. J’avais du mal à m’y retrouver.  J’ai toujours été sportif, mais j’étais plus sur les sports collectifs : football et surtout rugby.

Vous avez dû également attaquer les arts martiaux?

Pour la boxe et les arts martiaux, il fallait trouver le temps. J’avais un coach dédié à ces activités. J’avais environ deux séances par semaine pour apprendre des techniques de poings et de coups de pied. Et pour appréhender différents sports de combat. J’ai aussi passé beaucoup de temps à travailler avec ma doublure. Il connaissait énormément de techniques et je l’ai beaucoup observé, interrogé et écouté. C’était un challenge assez excitant, mais cela reste difficile quand tu ne possèdes pas la technique, ce qui est mon cas. Ce sont des choses qui peuvent prendre des années à acquérir. L’idée, c’était qu’on puisse m’utiliser au maximum durant le tournage, mais quand les scènes devenaient trop techniques, on tournait avec ma doublure.

La boxe, ça vous a plu?

J’ai été assez surpris des progrès que j’ai pu faire, même si je suis encore très loin du compte. La boxe, c’est vraiment sympa, c’est un entraînement génial. Lors du tout premier épisode, il y avait une scène où je devais taper dans un punching-ball, ce que je n’avais jamais fait de toute ma vie. Les boxeurs frappent en protégeant toujours leurs côtes et leurs têtes, et c’est un truc peu évident à acquérir. Moi, je me suis mis à taper, point barre! Surtout que je suis acteur donc, par nature, je n’ai pas tendance à me protéger, à me cacher, au contraire, je suis là pour montrer! Mais mon personnage est fils de boxeur, il est censé connaître ces techniques de base. Donc j’ai dû passer beaucoup de temps à intégrer le fait de me protéger.

Les scènes de combat, c’est compliqué à tourner?

Le plus dur dans une scène de combat, c’est la chorégraphie. Il faut passer beaucoup de temps à apprendre les mouvements et à les répéter avec le partenaire. Il y a un coordinateur qui écrit la scène, l’imagine et participe à sa réalisation. Moi, je travaillais ces scènes avec ma doublure, histoire de bien intégrer les mouvements, les enchaînements et de me sentir à l’aise. Et quand on tourne, il faut s’échauffer sérieusement puis exécuter les mouvements bien mémorisés.

Vous avez aimé ça, la baston?

J’ai adoré! Il y a une scène de bagarre dans mon appartement, où des meubles sont brisés, notamment une table basse sur laquelle je suis projeté. Tous ces meubles sont bien sûr en balsa et explosent au moindre choc. Nous avions trois tables basses en stock. C’est ma doublure qui a tourné la première prise car cela peut s’avérer dangereux. Cette première prise a été parfaite. Du coup, j’ai demandé si je pouvais tourner une prise moi-même. Il y a donc une prise où c’est bien moi qui atterris sur la table basse!

Vous étiez bagarreur plus jeune?

Pas du tout! J’ai beaucoup joué au rugby et c’est assez agressif comme sport. Mais je n’ai jamais été un fan de baston. Est-ce que le rugby m’a aidé dans tout ce travail? Oui, le rugby a quelque chose d’un sport de combat. Quand tu plaques un joueur, avec ta tête proche des jambes de l’adversaire, il faut être solide. Il y a des moments dans les scènes de bagarres où l’on va au sol et, dans ces moments-là, clairement, le rugby m’a aidé.

Une fois le costume de Daredevil remisé au placard, allez-vous poursuivre ce type d’entraînement ?

J’ai adoré ça! Je continuerai sûrement, peut-être pas à une telle cadence, mais il est probable que je poursuivrai. J’aime me sentir bien, me sentir plus fort. J’aime la sensation après l’entraînement. Pendant les tournages je m’entraînais le matin et, du coup, la fatigue passée, j’étais en super forme sur le plateau. Sur la deuxième saison, on verra bien ce que ça donne, mais à mon avis il faudra mettre encore un cran plus haut. Matt Murdock réalise qu’il est vraiment devenu Daredevil et exploite pleinement ses capacités, ça va être encore plus relevé!

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