Interview de Jason Statham – Coach Magazine France

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© Steve Shaw

Vous avez probablement déjà lu quelques histoires sur Jason Statham et, pour la plupart, il ne s’agit que de cela : d’histoires. Lors de notre interview avec Jason Statham, nous avons discuté avec lui de la manière dont son image a été déformée par les médias.

L’interview de Jason Statham

À votre avis, comment êtes-vous devenu l’homme que vous êtes aujourd’hui ?

Il suffit de regarder mes parents : ils se lèvent tous les matins pour marcher, font de la danse de salon et sont heureux comme des papes. Ma mère m’a toujours incité à consommer une nourriture saine et à rester en bonne santé. Quand j’étais jeune, mon père ne possédait pas d’équipement de remise en forme, alors il a fabriqué son propre banc de musculation. Donc, plutôt qu’une veste de seconde main, j’ai hérité d’un banc de musculation de seconde main.

Un banc de musculation de seconde main et de la danse de salon ? De toute évidence, vous avez utilisé le banc, mais quand allons-nous vous voir danser ?

Ça n’arrivera pas. Mais c’est un truc de famille pourtant ! [Rires] Je ne suis pas près d’enfiler un pantalon moulant. J’aime pas mal de choses mais vous ne me verrez pas faire des pirouettes. [Rires]

Pourtant, avec votre partenaire à l’écran dans Parker, en 2013, ce devait être plutôt tentant de faire des pirouettes. Vous vous souvenez comment c’était de travailler avec Jennifer Lopez ?

Bien sûr ! À Hollywood, on vous colle forcément une réputation, mais il ne s’agit que de rumeurs. C’est la personne la plus gentille et la plus agréable avec qui j’ai travaillé. Elle a été fantastique. Une jeune femme tout simplement pétillante. Je me souviens d’elle comme d’un véritable rayon de soleil.

© Steve Shaw

À propos de Parker, il y a une scène de combat dont on se souvient encore, même longtemps après. Un de ces moments « chaotiques » que vos fans s’attendent à voir dans vos films. C’est le genre de choses que vous recherchez quand vous lisez un scénario ?

Réponse simple : non.

Que cherchez-vous alors ?

Les films d’action sont rarement satisfaisants en termes de jeu d’acteur. Regardez les Fast & Furious… En tant qu’acteur, on a surtout envie de rentrer dans une histoire et d’avoir des choses à dire. Je n’essaie pas de renier ce que j’aime et ce qui m’a tant apporté. Quelques-uns de mes films préférés sont des films d’action. Mais on veut surtout de bonnes répliques. Pour cela, il faut que ce soit bien écrit. Et l’écriture n’est pas un de mes talents, malheureusement.

Remontons un peu plus en arrière : quel souvenir avez-vous de la série des Expendables ?

Je me souviens surtout que j’étais coincé entre Sylvester Stallone et Randy Couture. Au milieu d’une bande de gars aussi fabuleux, il fallait donner le meilleur de soi-même. Mais le rôle de Lee Christmas était formidable. Certains y ont vu un passage de flambeau de Stallone. Je suis conscient de cette reconnaissance. Je n’ai pas connu de plus grand honneur. Je voulais vraiment y arriver. Le fait qu’il ait pensé que j’avais la carrure pour endosser ce statut, c’est formidable. J’ai toujours travaillé dur et je continue de travailler dur pour le mériter.

Ça reste un costume lourd à porter, des années plus tard ?

Si je faisais 5 à 10 % de ce qu’il a fait dans sa carrière et dans l’industrie du cinéma, je serais fou de joie. Il est exceptionnel, quoi ! Il a décroché les Oscars du meilleur réalisateur et du meilleur film pour Rocky ! Je me souviens aussi qu’il avait écrit le scénario de Homefront pour lui, et qu’il m’a dit : « Écoute, Jay, je ne vais pas pouvoir le faire. J’aimerais que ce soit toi. » Il m’a fait là l’un des plus beaux compliments. Un réalisateur et un scénariste de première classe m’a proposé de reprendre un projet écrit pour lui ! C’était un grand moment dans ma carrière.

Justement, quels sont les héros de films d’action qui ont le plus influencé votre carrière ?

Il y a Bruce Lee et puis, bien sûr, Sly.

D’autres figures du grand écran vous ont-elles inspiré ?

Paul Newman, Steve McQueen, Clint Eastwood. C’est drôle, la plupart de mes héros de cinéma sont ceux d’antan. Il y avait chez eux une sorte de fraîcheur décontractée, je trouve.

Nombre de vos héros sont dans le métier depuis des décennies. Avez-vous l’intention de rester sur les écrans aussi longtemps que Eastwood et Stallone ?

Je ne prévois jamais rien à l’avance. Serai-je toujours là dans les dix prochaines années ? Dans deux ans ? J’aborde les choses au jour le jour.

© Steve Shaw

Il semble qu’on vous attribue souvent le rôle du antihéros. Cherchez-vous activement ces rôles ou viennent-ils à vous spontanément ?

Je pense qu’il faut manger ce qu’il y a sur la table. Chaque acteur a sa force et il arrive qu’on s’engage dans des projets dans lesquels on sait qu’on va exceller. Je suis conscient de ce que je peux faire ou pas. Je ne suis pas un acteur qui passe des mois à réfléchir à sa prestation. Je n’ai jamais pris de cours de comédie de ma vie. Je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose.

On a attribué votre découverte à Guy Ritchie. C’est vraiment lui qui vous a ouvert les portes du métier d’acteur ?

Il est à l’origine de ma carrière, oui. Il en porte la responsabilité ! [Rires] Son influence a été énorme. Au début, j’ai appris tout ce que j’avais à apprendre de lui. Il m’a littéralement montré ce que je devais faire devant la caméra. Si je suis mauvais, c’est de sa faute. [Rires]

On vous a tellement vu démolir des gens sur grand écran. Qu’est-ce qui vous amuse dans la vie ?

J’aime le wakeboard, faire des trucs de dingue sur un jet ski, la planche à voile, le ski nautique. J’ai essayé presque tous les genres d’arts martiaux au fil des ans. J’ai tenté tellement de choses… Mais aujourd’hui encore, si quelqu’un me disait : « Tu veux apprendre à faire de l’escalade ? », je répondrais présent.

Y a-t-il d’autres shoots d’adrénaline qui vous tentent mais que vous n’avez pas encore essayés ?

Je n’ai jamais essayé de sauter d’une falaise en wingsuit et de me râper le menton contre les rochers en vol plané. C’est sans doute la montée d’adrénaline ultime. Pour moi, c’est une défonce naturelle, ce qu’il y a de plus proche de flirter avec la mort.

Y a-t-il quelque chose qui vous effraie ?

En termes d’effort physique, non. Je suis toujours prêt à relever les défis.

Avez-vous des phobies ?

Non. Elles sont autogénérées de toute façon.

© Steve Shaw

Qu’est-ce qui vous motive ?

Je crois que j’ai une personnalité constamment insatisfaite. Je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose. Je suis motivé jusqu’à un certain point et puis il faut que je trouve autre chose : acquérir une nouvelle compétence ou faire un truc que je n’ai jamais fait auparavant. Et ce, pour tout un tas de raisons. Je ne veux pas retourner au coin d’une rue pour vendre des montres, c’est ce qui me stimule. Voilà une bonne source de motivation ! J’aime ce statut, ce boulot, ce que je fais. Alors si ça se termine, ça voudra dire que je ne suis plus motivé ou que je n’ai pas travaillé assez dur.

Vous aviez un autre rêve pourtant, n’est-ce pas ?

Du plus loin que je me souvienne, quand j’étais enfant, je me disais : « Si un jour je pouvais être cascadeur, ce serait super. » Oui, c’était ce que je voulais faire.

Et aujourd’hui, un autre rêve, être acteur, est devenu réalité. Comment avez-vous fait pour atteindre vos objectifs ?

Les meilleures choses dans la vie se produisent parfois spontanément.

Que diriez-vous à quelqu’un qui rêverait des mêmes choses que vous ?

Il faut toujours se fier à son instinct. Je crois que l’instinct est la seule chose que personne ne peut influencer. Votre instinct est essentiel. Vous dormirez bien tant que vous vous reposerez sur lui. Et ainsi, vous resterez responsable de vos propres actes.