Faut-il appliquer du chaud ou du froid sur une blessure ? – Coach Magazine France

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©iStock

Une blessure ? On nous conseille souvent de mettre du chaud ou du froid. Mais que doit-on réellement choisir selon le type de maux ?

Entorses, courbatures, hématomes, contractures musculaires… Tout le monde sait que la chaleur et la glace apaisent la douleur et favorisent la guérison d’une blessure. Mais quelle option choisir ? Christophe Delong, rhumatologue, vous conseille.

1. Le froid pour les douleurs aigües

A – Lors du processus inflammatoire

Vous venez de vous blesser. La lésion est enflée, rouge, douloureuse, avec une chaleur persistante. Un processus inflammatoire est en cours.

C’est de la glace dont vous avez besoin : dégainez votre pochette réfrigérée ou votre sac de légumes congelés (enveloppé d’une serviette pour éviter les engelures). Le froid soulage les inflammations, c’est pourquoi il est tout indiqué sur les blessures récentes comme les entorses ou les déchirures musculaires ou ligamentaires.

L’inflammation en elle-même n’est pas mauvaise, elle est même essentielle à la guérison, puisqu’elle permet de nettoyer la zone des tissus endommagés pour laisser la place à de nouvelles cellules. Le but est seulement de contrôler son intensité et sa durée.

B – Pour anesthésier les douleurs, diminuer les gonflements

Durant cette phase inflammatoire, on conseille d’appliquer la poche de froid de trois à quatre fois par jour. Maintenez-la de dix à quinze minutes s’il s’agit, par exemple, d’une entorse, et une vingtaine de minutes si la lésion touche une structure profonde, comme un muscle de la cuisse ou du mollet.

Les six premières heures sont les plus importantes pour contrôler l’inflammation. Immobilisez et surélevez la zone douloureuse. Le froid contracte les vaisseaux et diminue l’afflux sanguin, limitant le saignement interne et la constitution d’un hématome qui aggraverait la douleur. Il apaise les spasmes musculaires, diminue le gonflement et anesthésie partiellement la douleur.

Mais attention : le froid ne doit pas être utilisé plus d’une semaine, surtout si aucune amélioration n’apparaît en dehors des applications. La glace ne doit surtout pas anesthésier les signaux naturels du corps et masquer une blessure importante qui nécessite une prise en charge médicale.

2. Le chaud pour accélérer la guérison

A – Pour favoriser la circulation sanguine et l’évacuation des toxines

La chaleur est recommandée pour soulager les blessures qui sortent d’une phase aiguë pour entrer dans une phase chronique. Elle prend le relais du froid au bout de dix jours environ, quand les signes d’inflammation ont disparu et qu’il n’y a plus aucun risque d’aggraver la douleur.

Le chaud favorise la circulation sanguine, donc le transport de l’oxygène et des éléments nutritifs aux muscles et aux tissus, ainsi que l’évacuation des toxines de la blessure. Il accroît l’activité cellulaire pour réparer la lésion, nettoyer la zone et réorganiser les tissus.

B – Pour décontracter les muscles

On applique aussi du chaud sur les douleurs musculaires, comme les tensions au niveau du cou ou du dos. La chaleur décontracte les muscles et diminue la douleur. Il ne faut jamais appliquer de froid le long de la colonne rachidienne. Vous pouvez utiliser une bouillotte ou un coussin chauffant et compléter l’application par un massage et un bain chaud. Ces sources de chaleur sont plus efficaces que les crèmes chauffantes (ou réfrigérantes), car elles pénètrent plus en profondeur. Appliquez-les de 20 à 30 minutes.

3. Les deux !

Les bains contrastés sont un moyen de traiter un gonflement persistant. On plonge la main ou le pied dans une bassine d’eau très chaude, puis dans une bassine d’eau très froide, et on répète plusieurs fois pendant vingt minutes. L’alternance de vasodilatation et de vasoconstriction augmente l’afflux sanguin au niveau local pour accélérer la guérison.

Clarisse Nénard