Comment combattre la mauvaise haleine – Coach Magazine France

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Vous êtes plutôt charmant, mais les femmes vous fuient ? Vous êtes brillant, pourtant vos amis détournent la tête quand vous parlez ? Peut-être souffrez-vous de ce mal fort répandu, mais socialement très handicapant, qu’est l’halitose, alias la mauvaise haleine.

Coupables : les bactéries
Jean-Marc Dersot, parodontiste et spécialiste de l’halitose, est formel : « Contrairement à ce que tout le monde pense, ce ne sont pas les problèmes digestifs qui sont à l’origine de la mauvaise haleine — même si ça peut arriver. Dans plus de 8 cas sur 10, l’origine de la mauvaise haleine se situe dans la cavité buccale. » Qu’elles viennent d’une carie, d’une gingivite, d’une parodontite (déchaussement des dents) ou de l’enduit lingual (« langue chargée »), ce sont des bactéries qui, en dégradant les protéines présentes dans la bouche, engendrent des composés sulfurés volatiles malodorants. Des chercheurs de l’école de médecine dentaire de Buffalo (état de New York) ont identifié une bactérie présente dans toutes les mauvaises haleines chroniques : la solibacterium moorei. Cette découverte devrait permettre la mise au point de produits ciblés, d’autant que le micro-organisme est lié aux maladies gingivales les plus répandues.

Bouche
Les bactéries prolifèrent quand la salive manque. Au réveil : les muscles faciaux ont été au repos et la salive réduite ; buvez un verre d’eau. Pendant un discours : le stress bouche les sphincters des glandes salivaires. Les médicaments : contre la dépression, le rhume… ils sont 200 à engendrer une sécheresse buccale.

Estomac
Un reflux gastro-oesophagien dû au mauvais fonctionnement du clapet situé à la jonction de l’oesophage et de l’estomac peut engendrer une halitose. Limitez les épices, oignons, agrumes, aliments gras, lait, boissons gazeuses, entre autres, et consommez de la réglisse qui protège les muqueuses.

Poumons
Quand on boit, environ 5 % de l’alcool est éliminé via les poumons : sa concentration dans 2 litres d’air expiré correspond alors à sa concentration dans 2 ml de sang. Votre haleine constitue donc un alcootest assez fiable. Quant à l’haleine d’ail, elle est due à l’aliciline qui se retrouve dans la circulation sanguine pulmonaire.

Nez
La mauvaise haleine peut avoir une origine ORL. « Pour déterminer si c’est le cas – avec une sinusite infectée ou des écoulements malodorants dans l’arrière-gorge –, on va demander au patient de fermer la bouche et de souffler par le nez. Si ça sent toujours, il y a de fortes chances que ça vienne des sinus », explique Jean-Marc Dersot.

Amygdales
Lorsque les cavités des amygdales sont très profondes, (on les appelle alors des cryptes), les cellules mortes peuvent s’y accumuler et durcir, formant alors une matière nauséabonde appelée caséum. La solution : l’enlever (attention au réflexe nauséeux) et envisager une cautérisation au laser en cas de récidive.

Les solutions pour retrouver une haleine de bébé

Brossage
« Une brosse à dents ne sert pas à chasser les aliments qui restent coincés, mais bien à décoller les bactéries de la plaque dentaire qui s’accumule sur la surface des dents », insiste notre praticien. Un révélateur de plaque peut vous aider. Ce colorant se dépose sur l’émail et, après rinçage, reste fixé sur la plaque. Repérée, il suffit d’adopter le bon geste pour l’éliminer.

Gratte langue
Le dos de la langue est comme un tapis-brosse où se nichent bactéries et débris alimentaires : c’est l’enduit lingual. Il est responsable d’un tiers des cas de mauvaise haleine, si l’on en croit les statistiques d’un hôpital madrilène spécialisé dans l’halitose. En l’éliminant une fois par jour avec un gratte langue (pas plus, car le dos de la langue est fragile), on arrive à réduire les composés sulfurés volatils de 50 %.

Bains de bouche et pastilles
Leur but est d’agir sur les composés sulfurés volatils. Rares sont les produits vraiment efficaces en la matière car un simple bain de bouche ou un spray à la menthe n’ont souvent qu’un effet cosmétique sur la mauvaise odeur, au lieu de l’éliminer. Attention, l’alcool contenu dans certaines formules induit une sécheresse buccale, et donc un cercle vicieux.