Athlètes anxieux ? Plus de risque de vous blesser – Coach Magazine France

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Des recherches ont démontré qu’être anxieux face à des symptômes réels ou imaginés et face à des signes de déchirures musculaires pouvaient sérieusement déstabiliser votre jeu

L’esprit est quelque chose de puissant et de très accablant : d’un côté vous pouvez vous préparer psychologiquement à courir un marathon, de l’autre vous pouvez vous en dissuader et rater complètement votre performance. En fait, selon une nouvelle étude menée par l’université de Linköping en Suède, cette tectonique mentale peut tellement vous influencer qu’elle peut même augmenter les chances d’un athlète de se blesser pendant la compétition.

Les athlètes qui participent à des compétitions ont toujours peur d’être malades. Un reniflement ou une raideur musculaire peut être extrêmement inquiétant pour un sportif. « Les athlètes d’élite connaissent très bien leur corps. Si un athlète a peur de se blesser ou de tomber malade, c’est un indicateur fiable de son degré de sérieux… Un athlète ne peut pas se mentir à lui-même ou à elle-même », déclare Toomas Timpka, l’auteur de l’étude dans un communiqué de presse.

Afin de révéler à quel point l’anxiété peut influencer la performance lors d’une compétition, des chercheurs ont questionné 300 athlètes de 50 pays différents. On a demandé aux hommes et aux femmes de détailler leur état de santé un mois avant le début des International Association of Athletics Federations World Championships in Athletics de 2015. Les chercheurs ont découvert que les athlètes qui déclarent avoir peur des symptômes d’une maladie avant la compétition ont cinq fois plus de chances de se blesser lors de la compétition. De plus, les athlètes dont les symptômes empirent graduellement avant la compétition ont trois fois plus de chances de se blesser, comparés aux autres athlètes. Et les athlètes qui travaillent leur endurance ont 10 fois plus de chances de se blesser ou d’être malades pendant la compétition que ceux qui participent à des compétitions moins importantes.

Une solution possible : « Nous recommandons aux équipes d’engager un psychologue clinicien afin de permettre aux athlètes de parler ouvertement de leur peur de tomber malade ou de se blesser lorsqu’ils se préparent pour la compétition. Il est important que les athlètes ne cachent pas de blessures à leurs entraîneurs et à leurs médecins », déclare Timpka.

Curieusement, les athlètes les plus susceptibles de se blesser n’ont pas nécessairement peur de se blesser, simplement de tomber malade. Pourquoi cette corrélation ? Les chercheurs pensent que les symptômes liés à un entraînement excessif et à une trop grande fatigue peuvent arriver de façon tellement graduelle que les athlètes ne perçoivent pas réellement le changement ou la menace. « Les athlètes ont le temps de changer la façon dont ils perçoivent les symptômes et ne font pas l’expérience de la même montée d’angoisse », explique Timpka. Cela signifie que « les signes d’anxiété n’ont pas un impact aussi fort sur les athlètes qui ont eu des problèmes pendant une longue période. Il est donc important de garder un œil sur eux ».

Alors que les chercheurs ne disent pas exactement pourquoi la paranoïa augmente les chances de se blesser, il faut que vous parliez de façon complètement ouverte à votre docteur et à votre entraîneur, même si vous n’êtes pas un athlète d’élite. Imaginons que vous couriez un marathon ou que vous participiez à une compétition de levés de poids, concentrez-vous sur le fait de vous entraîner de façon équilibrée, mangez correctement et méditez afin de rester concentré et en bonne santé en toutes circonstances. 

Par Brittany Smith / Traduit par Mélanie Geffroy